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Dans le monde financier, une question se pose souvent : les actions à petite capitalisation sont-elles réellement plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt que leurs homologues à grande capitalisation ? Cette idée, bien que séduisante, mérite d’être scrutée à la lumière des données.
Cet article se propose d’explorer cette relation complexe en analysant les données mensuelles des actions, des obligations, des factures, de l’inflation (SBBI), ainsi que les taux obligataires à long terme de Robert Shiller.
Une analyse des données historiques
En me basant sur l’ensemble de données SBBI couvrant la période de janvier 1926 à avril 2024, j’ai examiné les corrélations entre les rendements mensuels des actions à petite et grande capitalisation et les taux obligataires à long terme. Les résultats révèlent une corrélation légèrement négative (-0,1) et significative pour les grandes actions, tandis que celle des petites actions ne montre pas de signification statistique. Ces résultats demeurent robustes même en tenant compte des effets de retard, et en se concentrant uniquement sur les changements de taux positifs.
Ces corrélations, bien que suggestives, ne sont pas définitives et pourraient dissimuler des relations à court terme importantes. En analysant les données par décennie, on constate que, sur des périodes prolongées, des corrélations significatives peuvent émerger, notamment dans certaines décennies. Pourtant, aucune différence marquée n’apparaît quant à la manière dont les petites et les grandes actions réagissent aux changements de taux à long terme, à l’exception des dernières années.
Les implications des conditions financières
Les conditions financières jouent un rôle crucial dans la performance des actions. En utilisant l’indice de conditions financières de Chicago (NFCI), qui résume l’état des conditions financières à travers plus de 100 indicateurs, j’ai cherché à établir un lien entre les conditions de crédit et les rendements des actions. Selon la sagesse conventionnelle, les petites actions seraient désavantagées en période de conditions financières moins favorables, suggérant une corrélation négative entre le NFCI et les rendements des petites actions. Cependant, mon analyse ne montre pas de différence significative dans la réponse des actions, petites ou grandes, face aux changements dans les conditions financières.
Fait intéressant, jusqu’à la décennie suivant la Grande Récession, les rendements des actions et les variations des taux étaient presque toujours inversément liés. Cela remet en question l’idée selon laquelle les petites capitalisations seraient particulièrement vulnérables aux hausses de taux d’intérêt.
Conclusion : perspectives de marché
En conclusion, les données analysées ne soutiennent pas l’idée que les actions à petite et grande capitalisation réagissent différemment aux changements de taux d’intérêt. Que ce soit lors des hausses de taux de la Réserve fédérale ou des modifications des conditions de marché, grandes et petites actions semblent répondre de manière similaire. Cela interpelle quant à la compréhension conventionnelle des dynamiques de marché. À la lumière de ces analyses, il devient essentiel pour les investisseurs de réévaluer leurs stratégies d’allocation d’actifs, en tenant compte des véritables moteurs de performance et des conditions de marché actuelles.
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