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Depuis la crise financière mondiale de 2008, les fonds de pension publics ont alloué en moyenne 30 % de leurs actifs à des investissements alternatifs coûteux. Ce choix a entraîné un sous-performement par rapport aux indices passifs de 1,2 % par an.
Les dotations universitaires, qui investissent encore plus dans ces alternatives, ont enregistré un écart de 2,2 %. Ce constat soulève des questions essentielles sur la stratégie d’investissement et l’efficacité des choix faits par ces institutions. Pourquoi ces fonds, censés garantir un avenir serein, semblent-ils si souvent à la traîne ?
Une performance décevante : un regard critique
Les résultats décevants des fonds de pension et des dotations passent souvent inaperçus. Les gestionnaires de ces fonds recourent fréquemment à des benchmarks conçus sur mesure, qui peuvent donner une image trop favorable de leur performance. En effet, ces benchmarks personnalisés, souvent complexes et opaques, abaissent les attentes de rendement de 1,4 à 1,7 points de pourcentage par rapport à des indices simples. Dans ma carrière à Deutsche Bank, j’ai souvent constaté l’importance de la transparence et de la clarté dans les critères de performance. Les investisseurs institutionnels doivent impérativement adopter des benchmarks passifs qui reflètent leurs expositions et risques moyens sur le marché.
Une analyse approfondie des performances d’investissement institutionnel révèle que ces fonds n’atteignent pas leurs objectifs d’investissement. En comparant leurs rendements aux hypothèses d’évaluation actuarielle, il apparaît que les fonds de pension publics ont sous-performé de 1,3 points de pourcentage par an, tandis que les dotations ont manqué leur objectif de 0,6 points. Ces chiffres soulignent l’inefficacité des stratégies d’investissement actuelles et le coût élevé des gestions actives. Qui peut encore ignorer cette réalité ?
Le rôle des hypothèses de rendement et de la régulation
Les fonds de pension génèrent des passifs publics dont la valeur est estimée par des actuaires, qui déterminent également le taux de rendement nécessaire sur les fonds investis pour financer ces passifs à long terme. La moyenne des hypothèses de rendement actuarielles s’élève à 7,4 % par an entre 2008 et 2023, selon le Center for Retirement Research de Boston College. Dans le même temps, les dotations universitaires visent à dépenser un pourcentage durable de leurs fonds, récemment évalué à 4,5 % de la valeur de la dotation. Cependant, le coût croissant de l’éducation supérieure, mesuré par l’Indice des prix de l’éducation supérieure (HEPI), a nécessité une réévaluation des exigences de rendement, qui s’élèvent à 7,0 % par an depuis 2008.
Les implications réglementaires sont également à considérer. Les gestionnaires d’actifs doivent naviguer dans un cadre de conformité de plus en plus complexe, ce qui peut affecter la manière dont ils définissent leurs stratégies d’investissement. L’utilisation de fonds indiciels à faible coût pourrait permettre aux institutions de mieux répondre à leurs objectifs financiers tout en respectant les exigences réglementaires. Cela ouvre-t-il la voie à une nouvelle ère d’investissement plus responsable ?
Conclusion : vers une réévaluation des stratégies d’investissement
Les données parlent clairement : les stratégies d’investissement actuelles des fonds de pension et des dotations universitaires ne répondent pas aux exigences de rendement. Il est grand temps que ces institutions reconsidèrent leur approche. Comme le disait le grand joueur de tennis Bill Tilden : « Ne jamais changer un jeu qui gagne ; toujours changer un jeu qui perd. » Les institutions doivent désormais laisser le marché travailler pour elles, plutôt que de tenter de le battre par la force brute. Pour réussir, il est essentiel de se concentrer sur l’atteinte des objectifs de rendement, plutôt que de se comparer à des benchmarks de marché qui pourraient donner une illusion de succès. Que choisiriez-vous : l’illusion ou la réalité ?
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