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Le monde de la finance institutionnelle est souvent perçu comme un véritable labyrinthe d’opportunités et de pièges. Les fiduciaires, chargés de gérer des fonds d’une importance cruciale pour de nombreux bénéficiaires, doivent s’appuyer sur des principes solides pour prendre des décisions éclairées.
Dans cet article, nous allons explorer cinq citations marquantes qui devraient servir de boussole pour ces gestionnaires d’actifs, en tirant des leçons de l’histoire financière des États-Unis.
Le coût et la responsabilité : une citation essentielle
La première citation à considérer provient de l’Uniform Prudent Investor Act de 1994 : « Un fiduciaire ne peut encourir que des coûts appropriés et raisonnables en relation avec les actifs, le but du trust, et les compétences du fiduciaire… Gaspiller l’argent des bénéficiaires est imprudent. » Dans ma carrière à Deutsche Bank, j’ai souvent constaté que le coût est un élément négligé par de nombreux fiduciaires. En effet, la gestion des coûts doit toujours être une priorité.
Les fiduciaires se réunissent généralement une fois par trimestre, les poussant ainsi à se fier à des conseils externes. Cela peut les amener à accepter des frais supplémentaires pour des fonds gérés activement, sans questionner la valeur ajoutée de ces dépenses. Il est crucial de faire preuve de diligence raisonnable et d’évaluer l’impact des frais sur la performance globale. Les chiffres parlent clair : des études montrent que les fonds indexés, en raison de leurs faibles frais, surperforment souvent les fonds gérés activement sur le long terme. Ainsi, les fiduciaires doivent se rappeler qu’il est de leur devoir de s’assurer que chaque coût est justifié et bénéfique pour leurs bénéficiaires.
L’illusion de la gestion active
William Sharpe, lauréat du prix Nobel, a déclaré en 1991 : « Plus souvent (malheureusement), les conclusions ne peuvent être justifiées qu’en supposant que les lois de l’arithmétique ont été suspendues pour le confort de ceux qui choisissent de poursuivre des carrières dans la gestion active. » Cela résume parfaitement le défi auquel les fiduciaires font face aujourd’hui. En effet, la majorité des études montrent que la gestion active n’apporte pas la valeur ajoutée espérée.
Prenons l’exemple du Nevada Public Employees’ Retirement System, qui, en allouant la majorité de ses actifs à des fonds indiciels, a réalisé des performances exceptionnelles par rapport à ses pairs. Ce que cela démontre, c’est que les fiduciaires doivent être sceptiques face aux conseils qui privilégient la gestion active sans preuves tangibles de performance. Si les consultants ne peuvent pas démontrer pourquoi ils sont capables de sélectionner les meilleurs gestionnaires de fonds de manière répétée, il est prudent de supposer qu’ils ne le sont pas.
La quête de l’excellence : un objectif à viser
Allan S. Bufferd, ancien trésorier du Massachusetts Institute of Technology, a dit en 2008 : « Vous ne voulez pas être moyen; cela ne vaut pas la peine, cela ne fait rien. En fait, c’est moins que le marché. » Cette citation souligne l’importance de viser l’excellence dans la gestion des investissements. L’exemple du Yale Investments Office, dirigée par David Swensen, est souvent cité comme un modèle à suivre.
Swensen a réussi à générer des rendements supérieurs grâce à une gouvernance solide et à la sélection rigoureuse de gestionnaires de fonds. Cependant, de nombreux fiduciaires ont tendance à croire que l’accès à des classes d’actifs alternatives suffit pour reproduire ce succès. La réalité est que sans un écosystème solide comme celui de Yale, il est peu probable de réussir dans cet espace. Avant de s’engager dans des investissements alternatifs, les fiduciaires doivent évaluer leurs capacités et celles de leurs conseillers.
Stratégies passives : une solution sous-estimée
David Swensen a également affirmé en 2012 : « Vous avez soit la stratégie passive qui gagne la majorité du temps, soit une stratégie très active qui bat le marché… Pour presque toutes les institutions et individus, l’approche simple est la meilleure. » Ce constat est souvent ignoré dans les salles de réunion des conseils d’administration. Les conseillers ont souvent peur que promouvoir les fonds indiciels signifie leur propre obsolescence.
Cependant, cela devrait être perçu comme une opportunité de rediriger l’attention vers des défis financiers réels. La gestion passive, avec ses frais réduits et sa simplicité, s’avère souvent plus performante sur le long terme. Les fiduciaires doivent dépasser leurs préjugés et envisager sérieusement cette option pour améliorer les résultats financiers de leurs bénéficiaires.
Surmonter l’envie : un défi émotionnel
Enfin, J. Pierpont Morgan a dit : « Rien n’entrave tant votre jugement financier que de voir votre voisin s’enrichir. » Cela témoigne des défis émotionnels auxquels les fiduciaires sont confrontés lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement. L’envie peut conduire à des choix imprudents, comme privilégier des investissements risqués dans l’espoir de gains rapides.
Il est essentiel que les fiduciaires développent une approche rationnelle et disciplinée de la gestion des actifs, en se concentrant sur la performance à long terme plutôt que sur des comparaisons superficielles avec d’autres. En intégrant ces principes dans leur processus décisionnel, ils peuvent mieux remplir leurs obligations fiduciaires.
En conclusion, les fiduciaires ont la responsabilité immense de gérer les actifs de manière prudente et efficace. En s’appuyant sur les leçons du passé et en appliquant ces citations inspirantes, ils peuvent naviguer avec succès dans le monde complexe des investissements institutionnels, minimiser les coûts et maximiser les rendements pour le bien de leurs bénéficiaires.
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