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Il n’est guère surprenant que l’année 2022 ait été un véritable parcours du combattant pour presque toutes les classes d’actifs. Les actions américaines, par exemple, ont enregistré une chute de plus de 20 %, tandis que les titres à revenu fixe ont également souffert, affichant une diminution d’au moins 10 %. Dans un cadre d’investissement traditionnel, les obligations sont souvent perçues comme un refuge en période de volatilité boursière, mais les récents événements soulèvent de sérieuses interrogations quant à leur efficacité.
Contexte historique et leçons à tirer
Dans ma carrière passée à Deutsche Bank, j’ai souvent constaté que les marchés obligataires sont considérés comme un havre de paix lors des tempêtes financières. Cependant, comme nous l’avons vu durant la crise de 2008, il est essentiel d’examiner comment ces actifs se comportent dans divers environnements économiques. En prenant le taux des fonds fédéraux comme référence, nous avons analysé les rendements du S&P 500 et des fonds obligataires totaux depuis 1970, étudiant les corrélations entre ces instruments au fil du temps.
Les résultats sont éloquents : la corrélation la plus forte entre les rendements des obligations et des actions se manifeste dans des périodes de hausse des taux d’intérêt. Actuellement, alors que la Réserve fédérale américaine s’efforce de maîtriser l’inflation, les rendements obligataires ne compensent pas les pertes du marché boursier ; au contraire, ils tendent à chuter en même temps que les actions. Ce constat met en lumière une réalité troublante pour les investisseurs : en temps de crise, les obligations ne parviennent pas à jouer leur rôle traditionnel de diversification.
Analyse technique des corrélations
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : durant les périodes où le taux des fonds fédéraux dépasse 7 %, les corrélations entre actions et obligations atteignent leur paroxysme. À l’inverse, dans les environnements de taux bas, les obligations se révèlent être les plus efficaces pour diversifier les portefeuilles. Cela soulève des interrogations sur la stabilité des rendements obligataires et leur capacité à absorber les chocs du marché.
Nous avons également scruté l’évolution de ces corrélations pendant les récessions. En isolant les corrélations au début de chacune des sept récessions survenues depuis 1970, il apparaît qu’elles augmentent dans cinq cas, avec des pics notables durant la récession de 1981 et celle de la Grande Récession. Cela implique qu’au moment où les avantages de diversification des obligations sont les plus cruciaux, ils se révèlent souvent les moins efficaces.
Implications pour les investisseurs
Cette dynamique crée un dilemme important pour les gestionnaires de portefeuille. Dans des environnements de récession ou de hausse des taux, il serait imprudent de compter uniquement sur les obligations pour couvrir les risques. Il devient alors essentiel d’explorer d’autres classes d’actifs, comme les matières premières ou les dérivés, afin de se protéger contre les marchés baissiers. Toutefois, il est également crucial de garder à l’esprit que ces alternatives peuvent ne pas offrir la couverture nécessaire dans toutes les situations.
En conclusion, les investisseurs doivent faire preuve de prudence et diversifier judicieusement leurs portefeuilles. Les leçons tirées des crises passées, telle que celle de 2008, doivent être intégrées dans les stratégies actuelles, en tenant compte des relations complexes entre les actifs dans un monde en constante évolution. La réalité des marchés financiers impose une vigilance accrue et une compréhension approfondie des dynamiques en jeu.
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