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Comprendre l’économie à travers le prisme de l’évolution : une analyse approfondie

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Dans mon expérience chez Deutsche Bank, j’ai souvent constaté que de nombreux hommes d’affaires, bien qu’armés d’une solide formation économique, négligent l’application pratique de ces connaissances dans leur quotidien professionnel. Ce phénomène est particulièrement frappant lorsque l’on observe comment l’économie traditionnelle s’est éloignée de l’analyse scientifique, se tournant plutôt vers des modèles physiques inadaptés à la nature complexe du commerce.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’économie n’est pas un système fermé en équilibre, mais un système ouvert et adaptatif, caractérisé par un déséquilibre constant. Cette réalité doit être intégrée dans notre réflexion sur l’innovation et la compétitivité des entreprises.

Un contexte évolutif pour l’économie

En réfléchissant à la crise financière de 2008, qui travaille dans le secteur sait que les leçons tirées sont essentielles pour éviter de futurs faux pas. Il est crucial d’aborder l’économie avec une mentalité évolutive, comme le suggéraient les premiers économistes. Pensons à Thomas Malthus et à son concept de « lutte pour l’existence », qui a profondément influencé Charles Darwin. Malthus nous a appris qu’au sein de toute population, il y a plus d’individus nés que ceux qui peuvent survivre. Les entreprises fonctionnent selon des dynamiques similaires : celles qui présentent même le plus petit avantage compétitif ont de meilleures chances de prospérer, tandis que celles sans avantages sont vouées à disparaître. Ce processus de sélection naturelle appliqué au commerce offre un cadre précieux pour comprendre les dynamiques d’entreprise.

Les entreprises, tout comme les organismes, évoluent en permanence. Ce n’est pas qu’un simple discours, mais une réalité technique. Les entreprises doivent se reproduire fidèlement, posséder des caractéristiques variables et se développer à des rythmes fondés sur ces caractéristiques. Prenons l’exemple du Ford F-150 : ce modèle doit être choisi par les consommateurs parmi d’autres produits concurrents, poussant ainsi la marque à innover continuellement pour maintenir sa position sur le marché.

Le rôle des produits dans l’évolution commerciale

Il est intéressant de noter que, dans une perspective néo-darwiniste, le produit devient l’unité d’analyse évolutive. Les produits, qu’il s’agisse de biens ou de services, constituent le ADN d’une entreprise. Chaque produit se compose de différents sous-composants, que nous pouvons appeler « pré-mes ». Ces pré-mes sont les unités d’héritage qui différencient les gammes de produits et, par conséquent, constituent les principaux réplicateurs dans le commerce. Pour une entreprise, le succès à long terme dépend de sa capacité à créer et à maintenir une valeur différenciée à travers ses produits.

Les entreprises qui parviennent à générer un surplus énergétique, c’est-à-dire un profit supérieur aux coûts de production et de capital, sont celles qui survivent et prospèrent. Dans un marché compétitif, la rentabilité est un indicateur clé de la fitness d’une entreprise. Les entreprises affichant des bénéfices significatifs, par exemple un marge de 20 %, sont mieux positionnées pour répondre aux attentes du marché que celles avec des marges inférieures. Ce processus de sélection naturelle dans le commerce détermine quelles entreprises dominent le marché et lesquelles s’éteignent.

Implications pour les investisseurs et l’avenir du commerce

Pour les investisseurs, le choix d’entreprises « en forme » est crucial. Les entreprises avec des bénéfices élevés attirent inévitablement la concurrence, car elles représentent des opportunités de valeur. Cependant, le véritable défi pour ces entreprises est de maintenir leur avantage compétitif. L’évolution de la théorie économique nous fournit des outils pour évaluer la durabilité des bénéfices : sans avantages compétitifs durables, les bénéfices excessifs ne peuvent être maintenus. Il est donc essentiel de se concentrer sur les produits et leurs pré-mes pour évaluer la santé économique d’une entreprise.

Prenons l’exemple d’Apple et de Ford. Apple, avec son système d’exploitation iOS, a su créer un avantage compétitif durable grâce à son caractère exclusif. Cela lui permet de générer des bénéfices supérieurs à 200 % sur le capital tangible investi. En revanche, Ford possède peu de pré-mes uniques et dépend de fournisseurs non exclusifs, ce qui limite sa capacité à générer des bénéfices significatifs, la conduisant à des rendements moyens inférieurs à 5 %. Cette différence d’approche en matière de création de valeur souligne comment la sélection naturelle opère de manière tangible dans le monde des affaires.

En conclusion, l’économie doit évoluer. Nous devons dépasser l’idée qu’elle puisse être mesurée uniquement à travers des métriques statiques et incompréhensibles. Il est fondamental d’adopter une approche évolutive pour comprendre les dynamiques du marché et des entreprises. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons relever les défis futurs avec une vision claire et informée, évitant ainsi de répéter les erreurs du passé. La véritable innovation économique réside dans notre capacité à apprendre de l’évolution et à appliquer ces leçons dans le contexte commercial moderne.

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