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Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir lorsque la Réserve fédérale américaine a annoncé son intention d’intervenir sur les marchés de crédit des entreprises, dans le but de soutenir l’économie en période de pandémie. Cette intervention, combinée à des mesures fiscales, a provoqué un rebond économique impressionnant et une flambée des actifs risqués, ramenant les spreads de crédit à leurs niveaux d’avant la COVID-19 d’ici fin 2020.
Cependant, il est essentiel de noter que ces spreads bas observés à la fin de 2020 et tout au long de 2021 ne sont pas inédits ; ils avaient également été constatés avant la pandémie et la crise financière mondiale, sans de telles mesures de soutien monétaire et fiscal.
Contexte historique et leçons de la crise de 2008
Nella mia expérience à Deutsche Bank, j’ai été témoin des effets dévastateurs de la crise financière de 2008.
Cette période a mis en lumière l’importance cruciale de la liquidité et de la gestion des risques sur les marchés de crédit. Aujourd’hui, alors que nous sortons d’une période de turbulences causées par la pandémie, il est impératif de tirer des leçons de cet épisode. Par exemple, bien que les spreads de crédit aux États-Unis aient montré une réduction significative de leur volatilité depuis le pic de mars 2020, leur niveau actuel reste conforme aux normes historiques. Cela signifie que la situation actuelle, bien que préoccupante, ne représente pas nécessairement un changement de régime.
Les interventions des banques centrales, telles que celles de la Fed, sont souvent interprétées à travers le prisme de leur impact sur les spreads de crédit. En mars 2020, lorsque la Fed a annoncé ses achats d’obligations d’entreprises, les spreads se sont rapprochés des niveaux estimés par les modèles de valeur juste. Toutefois, il est intéressant de noter que la BCE, bien qu’ayant également réactivé son programme d’achats d’actifs, n’a pas vu ses spreads suivre le même parcours que ceux des États-Unis. Cela soulève des interrogations sur les différences structurelles entre ces deux zones économiques.
Analyse des spreads de crédit et implications réglementaires
Les modèles de spreads de crédit suggèrent que le crédit est correctement évalué, mais cela soulève la question de savoir si les marchés des options offrent des indices sur l’existence d’un « Fed put » dans les marchés de crédit américains. Si les investisseurs anticipent moins de volatilité à l’avenir, cela devrait se traduire par des coûts de protection moins élevés sur les marchés des options. Cependant, les chiffres montrent que, depuis le dernier tirage majeur sur le marché de crédit en 2020, la volatilité et le coût de la protection se sont stabilisés.
Les implications réglementaires de ces interventions sont également cruciales à prendre en compte. L’Acte de la Réserve fédérale définit les activités de prêt que la banque centrale peut entreprendre. Avec la pandémie, la Fed a dû naviguer dans des eaux législatives complexes pour mettre en place ses programmes de crédit, tels que le PMCCF et le SMCCF. Ces installations ont été conçues pour fournir des fonds aux entreprises incapables d’accéder aux marchés de crédit traditionnels. Cependant, ces mesures doivent être approuvées par le Secrétaire au Trésor, ce qui ajoute une couche de complexité à la gestion des interventions de la Fed.
Conclusion et perspectives du marché
À l’heure actuelle, bien que les spreads de crédit et la volatilité soient restés bas, il est crucial de rester vigilant face aux signaux du marché. Les conditions macroéconomiques évoluent, avec des craintes d’inflation et des indicateurs suggérant une récession imminente. Dans ce contexte, la question se pose : la Fed interviendra-t-elle à nouveau comme elle l’a fait lors de la crise de 2020 ? Les marchés semblent déjà anticiper une réponse plus prudente de la part de la Fed, soulignant la nécessité d’une approbation législative pour tout programme d’achat d’obligations d’entreprise.
Il est essentiel de surveiller l’évolution des spreads, des évaluations des modèles et des prix des options, surtout alors que les investisseurs évaluent si un resserrement monétaire dans un contexte d’inflation élevée conduira à un ralentissement. Les actions des entreprises et des agences de notation méritent également une attention particulière, car elles pourraient influencer les évaluations du crédit à l’approche d’une crise.
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