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Le débat sur l’inclusion des investissements privés dans les plans 401(k) suscite un vif intérêt au sein de la communauté des investisseurs. Avec plus de 8 billions de dollars d’actifs, le marché américain des contributions définies représente une opportunité considérable, souvent inexploité pour les investissements privés.
Un rapport de 2019, élaboré grâce à la collaboration de la Defined Contribution Alternatives Association (DCALTA) et de l’Institute for Private Capital (IPC), met en lumière les potentiels bénéfices de cette démarche, tout en soulevant des questions critiques sur la viabilité de ces investissements.
Un contexte historique et des leçons apprises
Dans ma carrière à Deutsche Bank, j’ai été témoin de la manière dont les crises financières, notamment celle de 2008, ont redéfini le paysage des investissements. Les leçons tirées de cette crise, particulièrement en matière de gestion des risques et de conformité, sont plus pertinentes que jamais lorsque l’on envisage d’intégrer des investissements privés dans les régimes de retraite. Le rapport de DCALTA souligne que l’inclusion de fonds de couverture et de capital-investissement pourrait être bénéfique. Cependant, il est essentiel d’examiner cette affirmation avec un regard critique.
Le rapport indique que si l’on « joue bien ses cartes », les investissements privés ont le potentiel de l’emporter. Pourtant, une lecture attentive révèle des hypothèses qui pourraient alarmer les investisseurs prudents. Par exemple, l’étude affirme que toute surperformance des investissements privés par rapport aux marchés publics justifie leur inclusion, mais cela peut être trompeur. En effet, les chiffres parlent clair : des retours moyens peuvent être biaisés par quelques fonds d’exception, tandis que la performance médiane est souvent décevante.
Analyse des données et des implications financières
Pour évaluer la performance des investissements privés, le rapport utilise des équivalents de marché public (PME), une méthodologie qui compare le rendement du capital-investissement à un indice boursier. Selon l’étude, un PME médian de 1,06 signifie qu’un fonds de buyout typique a généré un rendement de 6 % supérieur à un investissement similaire dans le S&P 500. Cependant, cette approche peut masquer des réalités plus sombres. Comme l’a souligné David Swensen, ancien directeur de la dotation de Yale, les risques associés à l’utilisation d’un levier financier important dans les transactions de buyout nécessitent des rendements bien plus élevés pour compenser le risque accru.
De plus, l’étude repose sur des hypothèses qui ne reflètent pas les conditions réelles du marché. Par exemple, le rapport suppose que la taille du marché du capital-risque des années 1990 aurait pu absorber des investissements massifs, alors que la réalité était bien différente. Les investisseurs avertis savent que l’accès aux meilleurs fonds de capital-risque est limité, même pour les investisseurs institutionnels, ce qui soulève des questions sur la pertinence de ces simulations.
Implications réglementaires et perspectives d’avenir
Les implications réglementaires de l’inclusion des investissements privés dans les plans 401(k) ne doivent pas être sous-estimées. Le rapport de DCALTA et IPC propose que les plans devraient envisager d’investir dans 10 fonds par an, une ambition qui, dans la réalité, pourrait nécessiter des investissements dans des fonds de fonds, augmentant ainsi les coûts. En pratique, la plupart des investisseurs institutionnels ne réussissent pas à investir dans autant de fonds, soulevant ainsi des préoccupations quant à la viabilité de cette approche.
En conclusion, l’inclusion des investissements privés dans les plans 401(k) est une question complexe qui nécessite une réflexion approfondie. Les données et les analyses disponibles montrent qu’il existe des opportunités, mais également des risques substantiels. Les investisseurs et les fiduciaires doivent garder à l’esprit que leur parcours vers des marchés alternatifs doit être ancré dans la réalité plutôt que dans des simulations optimistes. Il est impératif d’examiner les preuves du monde réel et de considérer les motivations des promoteurs de ces investissements.
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