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Récemment, un terme économique préoccupant a refait surface dans les discussions financières : la stagflation. En tant qu’analyste des tendances du marché, je pense qu’il est essentiel pour les investisseurs immobiliers de comprendre ce phénomène, d’en cerner les origines et d’anticiper comment il pourrait influencer leur stratégie d’investissement si cette situation devait se présenter.
Qu’est-ce que la stagflation ?
La stagflation se définit comme un état économique où l’on observe simultanément une forte inflation et une récession, accompagnées d’un taux de chômage élevé. En général, l’inflation et le chômage évoluent dans des directions opposées. Lors des périodes d’expansion économique, le chômage a tendance à diminuer, car les entreprises embauchent davantage. Ce cycle positif engendre une hausse des salaires, ce qui accroît le pouvoir d’achat des consommateurs et, par conséquent, la demande pour des biens et services. Une fois que la demande s’intensifie, couplée à une liquidité bon marché, l’inflation a souvent tendance à s’accélérer.
Lorsque l’inflation atteint des niveaux trop élevés, la Réserve fédérale intervient en augmentant les taux d’intérêt. Ces taux plus élevés rendent l’emprunt plus coûteux, ce qui incite les entreprises à réduire leur expansion et parfois à diminuer leurs effectifs, augmentant ainsi le chômage. Avec moins de personnes sur le marché du travail ou dépensant librement, la demande des consommateurs diminue, ce qui aide à maîtriser l’inflation. Ce cycle, bien que désagréable, reste la norme aux États-Unis.
Leçons des années 1970
Dans les années 1970, une situation atypique a eu lieu : la stagflation. Au lieu de connaître uniquement une inflation ou un chômage élevé, l’économie américaine a traversé six trimestres consécutifs de baisse du PIB, tout en voyant son taux d’inflation tripler. Cette période de stagflation a été causée par des chocs pétroliers, une politique monétaire laxiste et des changements fiscaux, y compris l’abandon de l’étalon-or.
Le défi de la stagflation réside dans les options limitées disponibles pour y remédier. Les outils habituels de la Réserve fédérale perdent de leur efficacité. Une hausse des taux pour lutter contre l’inflation risque d’affaiblir le marché du travail, tandis qu’une baisse des taux pour stimuler l’emploi pourrait, au contraire, exacerber l’inflation. C’est une situation délicate à gérer, qu’il convient d’éviter à tout prix.
Actuellement, plusieurs économistes expriment des inquiétudes concernant les risques de stagflation, les tarifs douaniers étant l’un des principaux facteurs. Des études montrent que les tarifs nuisent à l’économie de deux manières : ils augmentent les prix et ralentissent la croissance économique. Les tarifs Smoot-Hawley de 1930, par exemple, ont mené à une baisse du PIB, à une augmentation du chômage et à une détérioration des conditions bancaires.
Implications pour les investisseurs immobiliers
Les prévisions actuelles de plusieurs institutions financières majeures indiquent une légère augmentation de l’inflation, en raison des coûts des tarifs qui seront répercutés sur les consommateurs. Ces projections suggèrent que l’inflation augmentera, mais restera bien en deçà des niveaux extrêmes observés en 2021-2022. Cependant, il est difficile de prédire avec précision l’impact des tarifs, et les mois à venir seront cruciaux pour déterminer si la stagflation se matérialise et à quel point elle pourrait être sévère.
En examinant les performances passées, nous constatons que l’immobilier a été une classe d’actifs relativement résiliente durant la stagflation des années 1970. Les actifs physiques, tels que l’immobilier, servent souvent de couverture contre l’inflation lorsque d’autres investissements peinent. Toutefois, lorsque l’on ajuste les rendements immobiliers en fonction de l’inflation, ceux-ci se montrent inégaux. Les investisseurs ont mieux protégé leur patrimoine comparativement à de nombreux investissements alternatifs, mais une réelle croissance significative a été difficile à atteindre.
Une différence notable par rapport aux années 1970 est l’accessibilité du logement. Les prix des maisons et des loyers sont déjà tendus par rapport aux revenus, une vulnérabilité qui n’existait pas à la même échelle auparavant. Cela pourrait potentiellement affecter la performance immobilière dans un contexte de stagflation.
Malgré ces préoccupations, ma stratégie d’investissement demeure largement inchangée. Je continuerai à investir, mais avec prudence, en recherchant des actifs solides à long terme tout en évitant les deals risqués compte tenu de l’incertitude actuelle. Il est encore trop tôt pour dire si la stagflation se produira réellement ou combien elle pourrait être sévère. En restant informés, patients et concentrés sur le long terme, les investisseurs immobiliers pourront naviguer efficacement dans cette incertitude.
Quelles stratégies utilisez-vous pour vous préparer à des changements économiques potentiels ? Partagez vos réflexions !
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