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Stratégies d’investissement en actions : vers une meilleure performance

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Les stratégies d’investissement basées sur les facteurs ont traversé des périodes de turbulence, notamment depuis le crash du marché causé par la COVID-19 en 2020. Malgré une légère accalmie en 2022, une question persiste : comment conserver les avantages d’une approche par facteurs tout en réalisant une performance qui s’aligne davantage sur les indices pondérés par la capitalisation ? Ce questionnement s’avère d’autant plus pertinent alors que les marchés continuent d’évoluer dans un environnement complexe et incertain.

Les limites des indices pondérés par la capitalisation

Dans ma précédente expérience au sein de Deutsche Bank, j’ai souvent constaté que les indices pondérés par la capitalisation présentent des inconvénients notables. En effet, ces indices attribuent un poids plus important aux entreprises ayant une capitalisation boursière élevée, négligeant ainsi les petites entreprises qui pourraient, paradoxalement, avoir un potentiel de croissance considérable. Cela entraîne un risque triple : d’abord, les pertes peuvent survenir lorsque les grandes entreprises se corrigent vers des niveaux de prix inférieurs. Ensuite, en sous-pondérant les petites entreprises, ces stratégies empêchent les investisseurs de bénéficier des sociétés à fort potentiel de croissance. Enfin, la concentration excessive sur un petit nombre de grandes actions crée un manque de diversification, exposant ainsi les investisseurs à un risque de baisse significatif en cas de chute des valeurs des grandes entreprises.

À l’opposé, une stratégie d’investissement en actions bien conçue, fondée sur des facteurs de risque tels que la valeur, le momentum, la taille, la rentabilité, l’investissement et la faible volatilité, peut offrir une diversification et une volatilité réduite par rapport aux indices pondérés par la capitalisation. Ces facteurs ont été validés empiriquement au fil des décennies et reposent sur une logique économique claire. Cependant, il est crucial de reconnaître que, dans certaines conditions de marché, les portefeuilles basés sur des facteurs peuvent sous-performer par rapport aux stratégies pondérées par la capitalisation.

Vers un compromis entre investissement par facteurs et performance des indices

Alors, existe-t-il un moyen de concilier les avantages de l’investissement par facteurs tout en s’alignant davantage sur la performance des indices pondérés par la capitalisation ? Il est essentiel de comprendre que choisir entre l’investissement par facteurs et une performance semblable à celle des indices pondérés n’est pas nécessaire. Bien que l’adoption d’une approche totalement pondérée par la capitalisation ne soit pas bénéfique à long terme, une approche intermédiaire pourrait être envisageable : continuer à investir dans une stratégie par facteurs tout en appliquant des contraintes d’erreur de suivi pour réduire l’écart de performance.

Notre analyse met en lumière que l’application de ces ajustements à un portefeuille par facteurs présente des avantages et des inconvénients, tant à court qu’à long terme. Par exemple, les différences de performance entre un portefeuille standard à six facteurs et ses variantes contraintes par l’erreur de suivi montrent que l’écart de performance par rapport à l’indice pondéré par la capitalisation diminue considérablement. Cependant, cette approche entraîne un coût d’environ 100 points de base de volatilité supplémentaire et une dégradation de la protection à la baisse, mesurée par le maximum drawdown.

Conséquences à long terme et perspectives de marché

En analysant les performances des portefeuilles contrôlés par l’erreur de suivi, nous constatons que la sous-exposition au secteur technologique diminue significativement, ce qui n’est guère surprenant. En effet, les grandes entreprises technologiques ont été des moteurs essentiels de la performance des véhicules pondérés par la capitalisation. Cependant, sur un horizon de mesure plus long, le contrôle de l’erreur de suivi peut nuire à la performance ajustée au risque à long terme en augmentant la volatilité et en réduisant les rendements.

En conclusion, si le contrôle de l’erreur de suivi s’avère être un moyen efficace de gérer les écarts de performance des indices multifactoriels, il est crucial de rappeler qu’un alignement trop strict des performances d’un portefeuille par facteurs sur un indice pondéré par la capitalisation peut s’avérer préjudiciable tant aux rendements absolus qu’à ceux ajustés au risque. Les approches simples basées sur la capitalisation boursière manquent de fondements économiques solides, et bien qu’elles puissent surperformer dans certains environnements de marché, elles ne possèdent pas la formule pour un rendement supérieur à long terme. Il est donc impératif pour les investisseurs de garder un œil critique sur ces stratégies et de rester informés des évolutions du marché.

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