L’investissement axé sur les responsabilités (LDI) est une approche généralement associée aux marchés développés, où la liquidité est abondante et où divers produits dérivés permettent une couverture efficace. Dans ces contextes, des outils tels que les titres indexés sur l’inflation, les swaps de taux d’intérêt et les obligations d’entreprise à long terme facilitent l’alignement des portefeuilles avec les prévisions actuarielles et les exigences réglementaires.
Cependant, dans des pays comme le Nigeria, qui représentent des marchés émergents et en développement, l’application de cette philosophie rencontre des contraintes plus marquées. Ici, le LDI ne repose pas tant sur des instruments sophistiqués que sur une discipline rigoureuse. Les investisseurs doivent se concentrer sur le timing, l’alignement des devises et la sensibilité aux taux d’intérêt.
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Les défis des marchés émergents
Dans les marchés émergents, l’objectif du LDI demeure constant : garantir des flux de trésorerie fiables pour répondre aux obligations à long terme. Toutefois, l’exécution de cette stratégie exige une adaptabilité et une patience accrues. Les investisseurs doivent naviguer dans un paysage où les instruments financiers sont limités et où les chocs économiques sont fréquents.
Les spécificités du marché nigérian
Au Nigeria, les obligations d’assurance se présentent sous diverses formes : des engagements de vie avec des délais prévisibles, des réserves d’assurance générale avec des variations de flux de trésorerie, et des garanties intégrées sensibles aux taux d’intérêt. L’architecture de ces obligations est influencée par des facteurs tels que les modèles d’emprunt gouvernemental et les politiques de la banque centrale.
La courbe de rendement nigériane n’est pas homogène. Elle est plutôt segmentée, façonnée par des emprunts de l’État et une demande institutionnelle fluctuante. Les obligations émises par le Gouvernement fédéral du Nigeria (FGN) dominent le marché obligataire, mais la profondeur du marché secondaire reste faible, limitant ainsi la flexibilité de rééquilibrage des portefeuilles.
Stratégies d’alignement des responsabilités
Pour les assureurs nigérians, notamment ceux gérant des produits de vie ou des rentes, le respect des principes d’LDI assure une stabilité face aux chocs de liquidité et aux dévaluations de la monnaie. L’accent est mis sur la gestion des passifs plutôt que sur les rendements, ce qui constitue un changement de paradigme fondamental.
Modélisation et gestion des risques
La gestion des risques dans le secteur de l’assurance au Nigeria repose sur la modélisation de scénarios. Les fluctuations des rendements, des taux de change et de l’inflation sont courantes et peuvent avoir des impacts significatifs sur les bilans. L’intégration régulière des tests de résistance dans les processus de gouvernance des investissements permet d’anticiper et de répondre à ces défis.
Les institutions les plus performantes modélisent des scénarios trimestriels, permettant ainsi de créer un processus d’LDI adaptatif plutôt qu’un simple exercice d’allocation statique. En intégrant les résultats de ces scénarios dans les tableaux de bord au niveau du conseil d’administration, les assureurs peuvent ajuster leur stratégie en fonction des conditions du marché.
Vers une meilleure résilience
La clé du succès pour les investisseurs dans les marchés émergents n’est pas nécessairement l’accès à des instruments complexes, mais plutôt la capacité à rester alignés avec leurs obligations, même en période d’incertitude. L’expérience nigériane démontre qu’en se concentrant sur l’alignement des promesses avec le capital, la solvabilité et la stabilité peuvent être atteintes, même sans outils précis. Ainsi, l’essence du LDI réside dans la discipline et l’alignement, même sous des contraintes difficiles.