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Accéder aux marchés privés : conseils essentiels pour les investisseurs particuliers

Les marchés privés présentent un attrait indéniable pour les investisseurs, cependant, leur complexité et les risques associés requièrent une vigilance accrue de la part des investisseurs particuliers.

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Alors que les régulateurs envisagent d’ouvrir les marchés privés à un plus large éventail d’investisseurs, la question essentielle n’est pas tant celle de l’accès, mais plutôt de la capacité structurelle de ces marchés à supporter une telle inclusion. En effet, l’illiquidité, le manque de transparence dans les rapports de performance, ainsi que les incitations mal alignées entre les gestionnaires de fonds et les investisseurs posent déjà des défis importants, même pour les investisseurs institutionnels.

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Des initiatives législatives récentes, telles que l’ordre exécutif de l’administration Trump sur la « démocratisation de l’accès aux actifs alternatifs pour les investisseurs 401(k) », visent à permettre aux investisseurs particuliers d’accéder à des capitaux privés. De même, en Europe, le gouvernement britannique a abaissé le seuil d’investissement dans les fonds d’actifs à long terme à 10 000 £, tandis que l’Union européenne propose des produits sans minimum d’investissement.

Les défis de l’investissement dans les marchés privés

La performance réelle des marchés privés est difficile à évaluer. Les rendements déclarés sont souvent peu transparents et il est compliqué de les comparer à des indices de référence. De plus, la nature illiquide de ces investissements aggrave la situation. Par exemple, bien que les fonds de capital-investissement soient généralement structurés avec des maturités de 10 ans, peu d’entre eux distribuent effectivement des capitaux selon le calendrier prévu.

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Analyse des résultats des fonds de capital-investissement

Une étude menée par Palico a révélé que plus de 85 % des fonds de capital-investissement n’ont pas été en mesure de restituer le capital aux investisseurs dans ce délai. De même, de nombreux fonds de capital-risque prennent plus d’une décennie avant d’atteindre un succès significatif. Les marchés secondaires, qui pourraient offrir une certaine forme de soulagement, ne permettent pas toujours une sortie facile. Les transactions y sont sporadiques et souvent réalisées à des prix inférieurs à la valeur nette d’inventaire.

Il est également important de souligner que l’impact de la saturation du marché sur les rendements a été significatif. Alors que les fonds de capital-investissement des années 1990 et 2000 ont connu des rendements supérieurs à ceux des marchés publics, cette tendance s’est inversée avec l’afflux massif de capitaux dans le secteur, rendant plus difficile pour les gestionnaires de fonds de maintenir un avantage concurrentiel.

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Les enjeux liés aux frais et à la gouvernance

Les structures de frais dans les marchés privés sont souvent conçues pour favoriser les gestionnaires de fonds plutôt que les investisseurs. Les taux de rendement internes (IRR) visés ont chuté de 25 % en 2000 à environ 15 % aujourd’hui, tandis que certains gestionnaires augmentent leur part des gains en capital pour maintenir leurs rémunérations malgré des rendements en baisse.

Les conflits d’intérêts en jeu

Les problèmes d’agence sont omniprésents, où les gestionnaires de fonds peuvent prioriser leurs intérêts financiers au détriment de ceux des investisseurs. Les partenaires limités institutionnels, tels que les fonds de pension et les fondations, tolèrent souvent ces inefficacités parce qu’ils bénéficient aussi de structures de frais similaires. Cela crée un environnement où les gestionnaires sont rarement tenus responsables de leurs performances.

Dans ce contexte, les investisseurs particuliers sont souvent désavantagés. Ils ne disposent ni de l’influence nécessaire pour contester les frais ni des moyens pour vérifier la compétence des gestionnaires. Les exemples de gestionnaires ayant échoué à allouer efficacement des fonds dans des classes d’actifs privés illustrent bien ce risque, comme l’illustre le cas de Neil Woodford au Royaume-Uni.

Rester prudent face aux opportunités des marchés privés

Pour les investisseurs particuliers, les marchés privés peuvent sembler prometteurs mais comportent des risques considérables. La complexité et l’illiquidité de ces marchés rendent la prise de décision difficile. Ainsi, jusqu’à ce que des mécanismes de surveillance plus rigoureux soient mis en place, il pourrait être plus judicieux de rester concentré sur les marchés publics, qui offrent généralement une plus grande transparence et une meilleure liquidité.