Les marchés de capitaux privés sont désormais au cœur des débats financiers mondiaux. Avec des trillions d’euros d’actifs immobilisés, une inquiétude croissante émerge quant aux risques systémiques que le capital-investissement et le crédit privé pourraient engendrer. Nella mia expérience en Deutsche Bank, j’ai souvent observé comment les mouvements de capitaux influencent la stabilité économique, et cette observation est d’autant plus pertinente aujourd’hui.
Un contexte historique révélateur
Avant la crise financière de 2008, les critiques du capital-investissement étaient souvent marginalisées, provenant de groupes tels que les syndicats ou certains politiciens. Cependant, même les défenseurs du marché commencent à remettre en question les pratiques du capital-investissement. Par exemple, une récente analyse du magazine The Spectator a dénoncé comment les fonds de capital-investissement ont « ruiné la Grande-Bretagne » en gérant mal de nombreuses entreprises.
Cette anxiété grandissante ne se limite pas à certains secteurs, mais s’étend à ceux qui ont traditionnellement soutenu le capital-investissement.
Les entreprises détenues par des fonds de capital-investissement adoptent souvent des pratiques managériales risquées, favorisant un effet de levier élevé et une extraction rapide de liquidités. Ce phénomène peut créer un environnement toxique, comme l’illustre la situation de l’industrie de la mode, qui rencontre des difficultés des deux côtés de l’Atlantique.
Analyse des implications économiques
Les entreprises de services publics, allant des hôpitaux aux aéroports, sont fréquemment ciblées par des sociétés de capital-investissement. Bien que certains affirment que ce capital peut moderniser des infrastructures obsolètes, les preuves de bénéfices durables restent mitigées. Au Royaume-Uni, de nombreuses entreprises de distribution d’eau ont été soumises à des rachats par effet de levier, entraînant une minimisation des investissements à long terme dans leurs infrastructures.
Aux États-Unis, le secteur de la santé, caractérisé par une forte concentration de propriété par des fonds de capital-investissement, a souffert d’une baisse de la qualité des soins et d’une augmentation des frais hospitaliers. L’excès de dette peut agir comme un poison, affectant non seulement les emprunteurs, mais aussi leurs fournisseurs et employés. Lorsque l’effet de levier devient la norme, les risques de marché s’accumulent, exacerbés par la montée des taux d’intérêt, rendant le crédit plus coûteux et risqué.
Conséquences sur les investissements et la régulation
Les pratiques de capital-investissement soulèvent des questions cruciales sur la liquidité et la gestion du risque de portefeuille. Avec l’augmentation des actifs sous gestion, qui pourraient atteindre 60 trillions de dollars d’ici 2032, les marchés deviennent moins transparents. Les acteurs du marché doivent se demander si ces pratiques peuvent réellement stabiliser ou, au contraire, déstabiliser l’économie. Comme l’ont montré les leçons de la crise de 2008, la régulation est essentielle pour prévenir des pratiques potentiellement nuisibles à long terme.
En conclusion, bien que le capital-investissement puisse offrir des opportunités d’investissement intéressantes, les implications à long terme de son utilisation excessive et de ses pratiques de gestion doivent être soigneusement examinées. Pour les investisseurs, la transparence et la gestion prudente de la dette seront des facteurs cruciaux pour naviguer dans cet environnement complexe.
