Depuis les réformes économiques des années 1980, les entreprises de la Chine continentale ont intensifié leurs efforts pour lever des fonds par le biais d’émissions d’actions et d’obligations. Même en période de forte croissance sur le marché intérieur, ces sociétés ont souvent choisi des cotations offshore afin d’attirer des investisseurs étrangers, en quête de devises solides comme le dollar américain.
Dans cet article, nous allons examiner les forces fondamentales qui soutiennent l’essor récent des introductions en bourse (IPO) à Hong Kong. Nous aborderons les changements réglementaires, les tensions entre les États-Unis et la Chine, ainsi que les réformes mises en œuvre par la Hong Kong Exchanges and Clearing Limited (HKEX), qui redéfinissent les flux de capitaux mondiaux.
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Les entreprises chinoises sur le chemin de l’internationalisation
Environ 300 entreprises de la Chine continentale ont choisi de se coter à l’étranger jusqu’en 2025, levant ainsi des centaines de milliards de dollars. L’année 2025, marquée par les conséquences de la pandémie de COVID-19, a connu un pic d’IPO à Hong Kong. Des entreprises déjà cotées aux États-Unis, telles que JD et NetEase, ont levé près de 50 milliards de dollars. Ce phénomène souligne l’intérêt croissant des entreprises technologiques chinoises pour le marché de Hong Kong.
Les avantages du marché américain
Historiquement, les entreprises chinoises ont souvent préféré les marchés américains, comme le NYSE et le NASDAQ, en raison de leur visibilité mondiale et de leur liquidité élevée. Ces bourses représentent ensemble plus de 50 trillions de dollars en capitalisation boursière, surpassant la valeur des autres places boursières dans le monde. En revanche, bien que le HKEX soit un acteur majeur, il a souvent été en seconde position en termes de volumes d’émissions et de produits levés.
Un changement de paradigme réglementaire
Les relations entre les États-Unis et la Chine influencent fortement la manière dont les entreprises chinoises accèdent aux marchés de capitaux. Ces dernières années, des lois comme le Holding Foreign Companies Accountable Act ont renforcé les exigences auxquelles les entreprises doivent se conformer pour être cotées aux États-Unis. En conséquence, le nombre de nouvelles cotations d’entreprises chinoises sur les bourses américaines a chuté de manière significative, passant de 19 au premier semestre de 2025 à seulement 11 au second semestre.
Les défis réglementaires et les nouvelles opportunités
Les lois de sécurité nationale en Chine, qui limitent le partage d’informations financières avec des entités étrangères, compliquent encore l’accès des entreprises aux marchés américains. Par exemple, la Loi sur la sécurité des données impose des restrictions strictes sur les transferts de données à l’international, ce qui entre en conflit avec les exigences américaines. Cette situation a conduit à une réévaluation structurelle des marchés de capitaux mondiaux et favorisé les IPO à Hong Kong.
Le rôle croissant de Hong Kong
Face à ces transformations, le HKEX s’est redéfini comme la nouvelle porte d’entrée pour les ambitions mondiales des entreprises chinoises. Les réformes récentes, telles que l’introduction de droits de vote pondérés pour les entreprises innovantes, ont permis au HKEX de rester compétitif par rapport aux marchés américains. De plus, l’initiative Stock Connect, lancée en 2014, facilite l’accès des investisseurs de la Chine continentale aux actions cotées à Hong Kong, augmentant ainsi la liquidité et le potentiel de valorisation.
En 2025, HKEX a enregistré quatre des dix plus grandes IPO mondiales, dont celle de CATL, un leader technologique, qui a levé 14 milliards de dollars, témoignant de la confiance des investisseurs internationaux. Au cours de la première moitié de 2025, HKEX a vu ses revenus et ses bénéfices nets augmenter respectivement de 33 % et 39 % par rapport à l’année précédente, consolidant ainsi sa position sur le marché.
Les implications pour les investisseurs
Malgré cette résurgence impressionnante, la concentration du marché de HKEX, avec 80 % de sa capitalisation boursière provenant d’entreprises de la Chine continentale, expose les investisseurs à des cycles économiques et à des régulations changeantes. De plus, les IPO ont souvent été évaluées de manière agressive, ce qui les rend vulnérables aux fluctuations de performance après leur introduction. Les gestionnaires de portefeuille doivent donc naviguer avec prudence dans cet environnement.
