La montée en puissance de l’intelligence artificielle (IA) a profondément modifié le paysage des marchés financiers, tant publics que privés. Actuellement, une poignée de sociétés technologiques dominent le S&P 500, représentant environ 40 % de sa valeur. Parallèlement, les startups axées sur l’IA attirent des investissements massifs et affichent des valorisations impressionnantes.
Dans ce contexte, les investisseurs doivent apprendre à différencier la qualité des fonds d’investissement. Cela implique de comprendre non seulement les gestionnaires de fonds, mais aussi les technologies émergentes à différents niveaux de développement. Le défi clé réside dans la capacité à distinguer le signal du bruit pour identifier des valeurs durables au sein des portefeuilles de capital-risque centrés sur l’IA.
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Évaluer les fonds axés sur l’intelligence artificielle
Pour les investisseurs désireux de s’engager dans des fonds dédiés à l’IA, il est crucial de se poser certaines questions fondamentales. Ces interrogations doivent porter sur la capacité des entreprises à s’imposer dans des secteurs à barrières d’entrée élevées et sur leur aptitude à tirer parti des vagues d’innovation en cours. Les entreprises qui réussissent à établir des fondations solides sont plus susceptibles d’offrir des rendements importants au fur et à mesure que le marché évolue.
Les barrières à l’entrée et la confiance des clients
Une des clés de la durabilité des startups est leur capacité à bâtir des moats (zones protégées) à long terme. Par exemple, les applications de prise de notes ou les assistants de codage qui émergent rapidement peuvent rencontrer des difficultés si elles ne sont pas protégées des avancées technologiques plus larges. En plus de la technologie, la confiance joue un rôle essentiel dans l’adoption des produits. Cette confiance se construit progressivement grâce à des relations, à l’expertise et à l’empathie.
Les entreprises qui parviennent à gagner la confiance de leurs clients en offrant des solutions personnalisées, plutôt que des approches génériques, renforcent leur crédibilité. Dans ces situations, l’IA agit comme un catalyseur pour accélérer le développement de produits en réponse aux retours des clients. Contrairement à la méthode « vibe coding », où la priorité est donnée à la rapidité de livraison, les meilleures entreprises se concentrent sur la qualité et la pertinence de leurs solutions.
Multiples supercycles d’innovation
Un autre facteur déterminant pour évaluer les startups axées sur l’IA est leur capacité à s’aligner sur plusieurs supercycles d’innovation. En élargissant leur champ d’investissement pour inclure des cas d’utilisation adjacents à l’IA, les investisseurs peuvent accroître leurs chances de créer des avantages concurrentiels. Les entreprises qui se concentrent uniquement sur des applications d’IA risquent de manquer des opportunités de diversification.
Exemples concrets de startups innovantes
Un exemple illustratif est celui de Wiz, une startup de sécurité cloud fondée en, qui a récemment attiré l’attention de Google avec une offre d’achat de 32 milliards de dollars. Le domaine de la sécurité cloud présente d’importantes barrières d’entrée, en raison de la nécessité d’une confiance opérationnelle élevée pour protéger les données sensibles. Wiz a su développer son activité grâce à des preuves de concept solides et en intégrant des équipes techniques au sein de ses clients pour établir une relation de confiance.
À l’origine, les clients qui avaient choisi Wiz pour leurs migrations vers le cloud ont dû faire face à de nouveaux défis de sécurité liés à l’IA. Wiz a su s’adapter à ces besoins, consolidant ainsi sa position sur le marché tout en bâtissant une réputation solide. Cette stratégie a permis à la startup de se démarquer et d’attirer l’intérêt des investisseurs de manière significative.
Alors que les fonds de capital-risque axés sur l’IA se multiplient, les investisseurs doivent faire preuve de diligence accrue. En appliquant ce cadre d’évaluation, il est possible de différencier les gestionnaires qui soutiennent des entreprises avec de réelles barrières à l’entrée et un positionnement stratégique à long terme, de ceux qui ne cherchent qu’à capitaliser sur l’engouement actuel. Les investisseurs capables de faire cette distinction seront ceux qui prospéreront dans les années à venir.