Dans notre quête d’un équilibre financier, il est essentiel de savoir quand s’arrêter. Lors d’un récent échange avec l’expert financier Bill Bernstein, la notion de « arrêter de jouer quand on a gagné » a été abordée. Cette réflexion nous pousse à interroger la signification d’un état de suffisance et les ajustements nécessaires, tant sur le plan financier qu’émotionnel, une fois nos objectifs atteints.
Comprendre ce que signifie réellement « gagner » est la première étape. Pour Bernstein, il ne s’agit pas de liquider tous ses actifs une fois la retraite assurée. Au contraire, cela implique de définir clairement nos besoins fondamentaux : logement, nourriture, soins de santé et assurance. En effet, la vraie victoire réside dans la sécurité financière, permettant d’affronter les aléas du marché sans compromettre notre mode de vie.
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Définir le seuil de suffisance
Le concept de suffisance est crucial pour déterminer le moment de réduire sa prise de risque. Bernstein suggère qu’une fois que l’on a mis de côté environ 25 ans de dépenses essentielles, il devient sage de réorienter une partie du portefeuille vers des actifs plus sûrs. Cela signifie transférer des fonds vers des titres protégés contre l’inflation, tels que les TIPS ou les rentes immédiates à prime unique. Ces choix visent à garantir que nos besoins vitaux soient couverts face aux fluctuations économiques.
Les actifs sûrs et leur rôle
Les actifs considérés comme sûrs sont ceux qui permettent d’honorer des engagements financiers prévisibles. Les rentes, en particulier, sont un sujet de discussion intéressant. Bernstein note que les rentes ajustées à l’inflation ont perdu en popularité, car les investisseurs privilégient souvent des paiements initiaux plus élevés, même si cela peut diminuer leur pouvoir d’achat à long terme. En effet, une rente standard peut sembler plus attrayante au départ, mais l’inflation peut rapidement en réduire la valeur réelle.
Le comportement des dépenses en retraite
Il est commun de penser que les dépenses diminuent automatiquement à la retraite. Cependant, des études révèlent que ce phénomène, souvent appelé « sourire des dépenses de retraite », est moins prononcé chez ceux qui disposent d’une assise financière solide. Les retraités ayant des ressources adéquates tendent à maintenir leurs niveaux de dépense, non pas par désir, mais parce qu’ils peuvent se le permettre. Cette réalité souligne l’importance de protéger son pouvoir d’achat à long terme.
Gestion du risque lié à la séquence des rendements
Pour ceux qui retirent un pourcentage élevé de leur portefeuille, entre 4 % et 6 %, la gestion du risque de séquence des rendements devient cruciale. Des baisses précoces du marché, associées à des retraits significatifs, peuvent causer des dommages irréversibles au portefeuille. Il est donc essentiel de disposer d’un portefeuille adapté aux besoins essentiels, garantissant que les dépenses primaires soient financées par des actifs moins volatils.
Réorienter ses valeurs face à l’abondance
Une fois le stade de « plus que suffisant » atteint, il est impératif de réévaluer son approche de l’investissement. Le but n’est plus simplement d’accumuler des richesses, mais d’allouer ses ressources de manière réfléchie en accord avec nos valeurs personnelles. Ce changement de perspective est essentiel pour vivre une vie plus significative, où l’argent devient un outil pour favoriser des expériences et des relations enrichissantes.
En fin de compte, vivre pleinement après avoir atteint un niveau de sécurité financière implique de rejeter l’idée que l’argent doit servir uniquement à acheter des biens matériels. Une retraite centrée sur la consommation matérielle peut souvent s’avérer insatisfaisante. À l’inverse, utiliser ses ressources pour acheter du temps et de la liberté peut offrir une satisfaction bien plus profonde, qu’il s’agisse de passer du temps avec ses proches ou de s’investir dans des causes qui nous tiennent à cœur.