Les marchés secondaires suscitent des débats importants dans le monde de la finance. Leur rôle essentiel en tant que source de liquidité pour les partenaires limités (LPs) et les partenaires généraux (GPs) dans les marchés privés est indéniable. Cependant, leur essor pourrait également indiquer un manque d’opportunités de sortie, soulevant ainsi des interrogations sur l’avenir de ces marchés.
Dans le secteur du crédit privé, le terme secondaires désigne l’achat et la vente d’intérêts de fonds existants ou de portefeuilles de prêts. Ce marché de revente permet aux investisseurs d’ajuster leur exposition et de récupérer de la liquidité avant l’échéance des fonds. Historiquement considérés comme une niche, les marchés secondaires sont devenus des outils indispensables pour la gestion de portefeuille, notamment dans un contexte où des taux d’intérêt élevés ralentissent les nouvelles activités de financement.
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La dynamique des marchés secondaires dans le crédit privé
À l’heure actuelle, les secondaires ne représentent qu’entre 1% et 3% des allocations totales dans le crédit privé, un chiffre encore modeste. Cependant, leur croissance est impressionnante, avec une prévision de passage de 6 milliards de dollars en 2025 à 11 milliards. Selon les estimations d’Evercore, ce chiffre pourrait atteindre 18 milliards cette année. Malgré cette dynamique, le crédit privé ne constituait qu’une part infime, moins de 10%, du volume total du marché secondaire en 2025.
Plusieurs facteurs expliquent cette expansion rapide. D’une part, les actifs sous gestion (AUM) dans le crédit privé ont doublé depuis 2018. D’autre part, le cadre macroéconomique actuel favorise les investisseurs en quête de rendement. Les taux d’intérêt élevés rendent les prêts à taux flottant particulièrement attrayants, bien que cela entraîne également une réduction du flux de nouveaux prêts pour les prêteurs directs, compliquant ainsi la liquidation des fonds.
Évolution de la base d’investisseurs et des stratégies
La montée en puissance des marchés secondaires a engendré l’émergence d’une base d’investisseurs dédiée, avec des capitaux spécifiquement réservés à ces transactions. Ce paysage varié d’opportunités de crédit privé, incluant des prêts aux consommateurs et des financements spécialisés, permet à certains investisseurs d’utiliser les secondaires comme un outil de mitigation des risques pour accéder à des stratégies de crédit de niche.
Les ventes des intérêts des LPs, qui constituent la majorité des transactions de secondaries, sont généralement effectuées directement auprès d’acheteurs secondaires. Les remises appliquées varient, étant plus faibles pour les positions de fonds diversifiées en début de cycle et plus élevées pour celles concentrées ou en fin de cycle. Les transactions initiées par les GPs incluent des véhicules de continuation, des entités nouvellement créées pour acquérir un portefeuille de prêts d’un fonds plus ancien. Ces véhicules, de plus en plus fréquents, sont utilisés par les GPs pour recapitaliser les portefeuilles de prêts et offrir une liquidité aux investisseurs, bien qu’ils soient parfois critiqués pour leur tendance à « retarder l’inévitable ».
L’impact des taux d’intérêt et la normalisation des remises
Un aspect positif qui distingue les secondaires dans le crédit privé par rapport à ceux du capital-investissement est la réduction des remises. Les offres moyennes pour des fonds de crédit et des prêts de qualité ont évolué, passant d’environ 90% de la valeur nette d’inventaire (NAV) il y a quelques années à un chiffre oscillant entre 95% et 100% en 2025. Cette tendance s’explique par le fait que les acheteurs bénéficient de revenus dès le premier jour, ce qui réduit l’incertitude et vise des rendements à faible risque.
Les transactions secondaires dans le crédit privé impliquent souvent des négociations sur les modalités de paiement, avec des structures déférées telles que 20% de la NAV payés à l’avance et 80% ultérieurement pour améliorer le taux de rendement interne (IRR). La répartition des frais accumulés est également un point de discussion, déterminant quelle partie recevra les intérêts accumulés entre la date de référence et la clôture de la transaction.
Émergence de nouveaux véhicules d’investissement
Une tendance récente est l’essor de véhicules d’investissement de type evergreen et semi-liquides qui dirigent des capitaux vers les secondaires du crédit privé. À partir de 2025, plusieurs grands acteurs des marchés secondaires ont lancé des fonds ciblant le secteur de la gestion de patrimoine. Ces véhicules, structurés comme des fonds d’intervalles ou d’offres de rachat, offrent une liquidité périodique, cherchant à équilibrer flexibilité et élargissement de la base d’investisseurs, notamment pour les clients privés en quête de revenus et de protection contre les pertes.
Ce phénomène de démocratisation reflète non seulement une demande croissante d’investissement, mais aussi un assouplissement progressif des réglementations dans de nombreuses juridictions, permettant un meilleur accès aux marchés privés via des structures offrant des caractéristiques de liquidité définies.
Dans le secteur du crédit privé, le terme secondaires désigne l’achat et la vente d’intérêts de fonds existants ou de portefeuilles de prêts. Ce marché de revente permet aux investisseurs d’ajuster leur exposition et de récupérer de la liquidité avant l’échéance des fonds. Historiquement considérés comme une niche, les marchés secondaires sont devenus des outils indispensables pour la gestion de portefeuille, notamment dans un contexte où des taux d’intérêt élevés ralentissent les nouvelles activités de financement.0
